Lundi 25 avril, ce fût le déluge. Nous avons essuyé un orage qui a duré du dimanche soir au lundi matin, sans discontinuer. A 5h30 du matin, il tombait des trombes d’eau. Lorsque j’ai levé les stores, j’ai vu l’eau arriver par vague dans la bouche d’égout, en bas de la maison. Il y avait en tout cas 5 cm d’eau dans l’allée. Stefano est parti comme d’habitude pour aller travailler, vers 6h40. Lorsqu’il est sorti de la résidence, me racontera-t-il plus tard, la route était submergée. Il arrivera au travail sain et sauf quelques 90 minutes plus tard, après avoir donné à boire au moteur, dirons-nous et donc avoir dû attendre un peu que ledit moteur se remette de ses émotions.
Nous en rions aujourd’hui, mais sur le moment, lorsqu’il m’a appelé pour me dire qu’il était coincé sur la route à cause de l’eau, je faisais moins la fière. Et lui non plus je crois. Bref, l’aventure s’est soldée par la plaque d’immatriculation un peu tordue (car il a reculé un peu brusquement lorsque l’eau était au ras du bas de caisse), une voiture a qui senti l’humidité pendant quelques jours et un voyant sur le tableau de bord qui tarde à s’éteindre (sur les 5 initiaux allumés, la moyenne est bonne !).
Ce jour-là, des personnes se sont noyées dans leur voiture. Tragique.
Nous attendons le week-end avec impatience pour aller voir l’état de notre terrain de jeux. L’année passée, le 25 mai 2015, jour du Memorial Day, nous avions subi une tempête de ce type. Nous avions été surpris par l’ampleur des dégâts (voir le billet La montée des eaux). Des locaux nous ont affirmé que cette tempête-ci avait été pire.
C’est ce que nous allons découvrir.
Nous nous garons sur la 6, non loin du trailhead du Noble Trail. Aujourd’hui, le Noble Trail est un concept, noyé sous un à deux mètres d’eau.
Nous qui nous réjouissions, il y a quelques 3 semaines de le voir praticable, pensant à de futures balades à vélo !
Nous partons en direction du barrage, histoire de voir le débit de l’eau relâchée du réservoir vers le Buffalo Bayou.
L’eau se déverse en rugissant dans le Buffalo Bayou, mais en restant néanmoins sous contrôle. C’est que le Buffalo Bayou a lui aussi un niveau de saturation, sans compter qu’il traverse des zones résidentielles dont les habitants ont dû avoir chaud.
Le moins que l’on puisse dire c’est que le réservoir joue parfaitement son rôle de… réservoir.
Reflets…
Nous venons de franchir la première courbe de la digue sans fin lorsque nous repérons Victor, l’alligator. C’est la première fois que nous voyons un alligator, ici, à Barker Reservoir. C’est drôle, car Stefano a parlé, il y a quelques minutes, de troncodrillo en me montrant des troncs flottants, ressemblant à des crocodiles. Lorsque nous les croisons, ils sont plutôt du côte du Buffalo Bayou, non loin de Cinco Ranch. Mais au vu de ce qui s’est passé, pas mal d’animaux ont dû perdre leur terrier, nid ou abri.
Il a les yeux ouverts et nous observe. Nous maintenons une distance respectable entre lui et nous, maintenant que nous savons qu’un alligator court aussi vite qu’un humain, plus éventuellement selon son degré de faim.
Par là aussi, on ne va nulle part…
Nous poussons jusqu’aux terrains de volleyball, notre halte habituelle. De là, soit nous revenons sur nos pas, soit nous poussons jusqu’à Addicks Reservoir pour arriver à George Bush park et revenir à la voiture. Nous avons fait cet itinéraire une seule fois à pied mais de nombreuses fois en vélo. Nous optons pour cette boucle.
C’est la première fois que nous voyons Addicks Reservoir rempli d’eau. Et encore, le niveau de l’eau nous semble raisonnable.
Habituellement, cette boucle nous oblige à traverser la 6 ou plutôt passer dessous. Depuis un moment, nous observons des gens qui semblent marcher sur ladite route, ce qui est ici très rare : personne ne se promène (ou presque). Plus stupéfiant, aucune voiture à l’horizon. Lorsque nous arrivons à proximité, nous comprenons pourquoi : la route est tout simplement fermée.
Pourquoi ? En voici la raison.
Wow… La 6 est une des principales artères de la ville.
Un local, contemplant les dégâts.
Le piéton étant roi aujourd’hui, nous traversons donc les 6 voies de la 6 à pied et retrouvons notre digue sans fin.
Addicks Reservoir se déverse dans South Mayde Creek via ce barrage.
Là également, le creek est saturé.
Nous arrivons sur Elridge Parkway.
Sans surprise, ici aussi, la route est fermée. Les inondations ont vraisemblablement stoppé des travaux, en témoigne cette longue rangée de Caterpillar, sagement parqués.
Des travaux en cours pour relier deux routes (the « missing » mile) empêchent piétons et vélos d’emprunter le tracé habituel. Zut ! Nous nous autorisons une longue et haute enjambée pour passer une barrière de plastique, contournons une grue (si si) et arrivons à George Bush Park.
Un de mes endroits préférés (à pied comme à vélo) de George Bush Park, même si aujourd’hui nous y essuyons quelques gouttes.
Et nous voilà de retour sur la digue sans fin, direction parking de la voiture cette fois. Je dois reconnaître que j’en ai plein les pattes.
18h. Nous arrivons à la voiture. Le parking est bordé de Magnolia. Ce n’est pas pour rien qu’un des nicknames de Houston est Magnolia City.
Faune du jour
Sébastien, le lapin. Ouf, nous pouvons affirmer que tous les lapins n’ont pas péri.
Un peu plus loin, nous rencontrons Nadine, la lapine. L’espèce est sauvée.
Lulu, la tortue, et sa copine qui vient de plonger.
Flore du jour
Depuis quelques semaines déjà, nous allons rendre visite à notre star d’un jour, histoire de surveiller son développement. Bon, là, nous n’avons plus beaucoup d’espoir… Elle est sous au moins un mètre d’eau. Mais, en nous baladant sur la digue sans fin qui borde Addicks Reservoir, nous trouvons ses sœurs, en quantité. Nous sommes rassurés quant à la pérennité de l’espèce.
Tickseed – Coreopsis lanceolata Sterntaler.
Il y a même un bestiole dedans qui nage dans le pollen.
Tickseed – Coreopsis lanceolata Sterntaler.
Mexican Hat – Ratibida Columnifera.
Bluebonnet – Lupinus Texensis.
Autoportraits du jour
A Addicks Reservoir.