La montée des eaux

Lundi dernier, lundi de Pentecôte en Europe, lundi du Memorial Day ici, nous avons eu un orage qui a commencé à 20h le soir pour se terminer à 4 heures du matin. Une pluie incessante, le ciel éclairé comme en plein jour par les éclairs et des rafales de vent à déraciner des arbres. Le tout sur un sol déjà imprégné et saturé des pluies des semaines précédente. Le résulat fut catastrophique : des routes inondées, des véhicules bloqués sans parler de personnes disparues.

Près de là où travaille Stefano, il y a un parking souterrain d’un niveau. L’eau est montée au-dessus du toit des voitures. Ils ont pompé l’eau pendant 3 jours et depuis 2 jours ils sortent les voitures une par une.

Toute la semaine, impatiemment, nous avons attendu le week-end pour aller voir à quoi ressemble notre terrain de jeu. Hier, samedi, le temps était maussade. Nous sommes allés à l’Outlet, à quelques 50 km, alors qu’un orage battait son plein. Nous nous sommes garés, avons ouvert la porte de notre magasin favori (Columbia) et… à la seconde même, pouf, le courant est tombé. Plus d’électricité sur l’ensemble du site. Tout le monde dehors, refoulé des magasins… Nous avons fait 3 fois le tour de l’Outlet et las d’attendre le retour improbable du courant, sommes rentrés bredouilles et penauds à la maison. D’aucuns y verront un avantage évident : pas un seul dollar dépensé !

Donc, aujourd’hui dimanche, le matin, le ciel est couvert mais dès 14h les risques de pluie sont minimes. Vue l’heure tardive, nous décidons d’aller nous garer au Fisherman’s trail head.

Nous roulons sur Westheimer, passons la digue sans fin (qui n’est pas vraiment sans fin lorsque nous la passons en voiture) et là, c’est la surprise. De chaque côté de la route, une étendue d’eau.

Nous nous arrêtons sur une zone goudronnée afin de faire quelques photos.

Nous avons mis nos grands angles, histoire de profiter du ciel et de l’eau. Et le résultat est plutôt pas mal !

Deux Vespa s’arrêtent. Nous échangeons quelques mots avec leurs conducteurs, un charmant couple qui vient de Denver. Ils circulent sans casque, ce qui nous hallucine un peu (beaucoup même !).

Un pickup s’arrête aussi. Sur un remorque, un mini overcraft orange et artisanal. Ils ne pourront malheureusement pas le mettre à l’eau à cause d’une avarie du moteur.

Bref, tout ça pour dire que notre petit bout de parking volé à l’eau devient un lieu social !

Nous nous baladons sur le bord de Westheimer (ou au milieu, c’est selon).

Coup de chapeau aux conducteurs de voitures qui, pour en tout cas 95 % d’entre eux, se déportent sur la voie de gauche lorsqu’ils nous dépassent.

Ouais, vous l’aurez compris, y’a vraiment beaucoup d’eau !

Là, c’est Millie Bush Park, un parc conçu pour les maîtres et leurs chiens. Une zone pour les petits chiens, une pour les moyens, et enfin une pour les gros (afin qu’ils ne croquent pas les petits). Le tout agrémenté d’un lac, d’herbe et de douches pour chiens… Si si ! Mais là, aujourd’hui, le parc se résume à un … lac !

La photo du jour !

Voilà notre petit bout de parking redevenu désert.

Nous reprenons la voiture pour aller au Fisherman’s trail. Une portion du parking n’est pas inondée mais le bayou est sorti de son lit et les berges, elles, sont inondées.

Nous poursuivons donc vers les terrains de baseball où nous garons la voiture et partons en direction du bayou.

Le bayou est resté dans son lit, mais il en a profité pour prendre ses aises : le lit est en tout cas deux fois plus large que d’habitude.

Le petit pont de fer contraste magnifiquement avec le ciel.

Architecturalement, ce point est magnifique. Le métal, mat et rouillé, lui donne un finish extraordinaire.

Nous partons en direction de Cinco Ranch en sachant très bien que nous n’aurons pas le temps de faire notre tour habituel. Il est 17h passé et nous n’avons pas encore fait les courses du week-end.

Les moustiques se font très agressifs et nous leur donnons une seconde dose de DEET.

Notre bien-aimé bayou… Que ferions-nous sans lui ?

Quelques centaines de mètres plus loin, Madame Odile, le crocodile, se prélasse au soleil. Comme chacun sait, les grands angles ne sont pas vraiment pas des zooms, donc pas de photos… D’autant que Madame se trouve de l’autre côté de la berge, berge, qui comme vous le savez, est deux fois plus éloignée que d’habitude.

Ciel, si on m’avait dit un jour que je photographierai des lignes électriques !

Nous rebroussons chemin et repassons sur le petit pont de fer.

Nous nous offrons le luxe d’un petit détour pour le voir sous le soleil et pas à contre-jour.

Et là, nous retrouvons , Victor l’alligator qui se paie une petite sieste.

Il reste parfaitement immobile mais nous ne doutons pas une seconde qu’il nous observe avec attention.

Le pont.

Lorsque je vois Stefano pendre des photos face au soleil, je suis toujours curieuse du résultat. Moi, c’est simple, je n’y pense même pas et si l’idée me traverse l’esprit, je n’ose pas. Lui, il ose et ça lui réussi plutôt pas mal !