Depuis quelques semaines, nous sommes terriblement inquiets. Nous n’avons point rencontré Séraphin le lapin. Aujourd’hui, notre balade du jour n’a qu’un seul objectif : trouver Séraphin et ainsi pouvoir affirmer au monde entier que Séraphin n’est pas, comme le tigre de Tasmanie, éteint.
Où donc allons-nous nous garer pour le trouver. Nous optons pour les terrains de baseball, et même si, aux dires d’un cycliste, il y a eu de récents smash and grab, tant pis. De toute manière, pourquoi casser une vitre ? Il n’y a rien dans cette voiture. Nous planquons tout (à savoir nos Keens principalement) dans le compartiment de la roue de secours.
En plus, nous ne sommes pas seuls. 3 voitures. C’est pas mal, non? D’ailleurs, c’est le nombre minimum de hikers conseillé voir exigé pour certains sentiers, la faute aux ours et autres grizzlis. Mais ça, c’est une autre histoire…
Le ciel n’est pas bleu bleu mais nous en sommes arrivés à aimer les nuages : plus de nuages, moins de soleil… Moins de soleil, moins de chaleur !
Et, au détour du chemin, nous sommes tout de suite rassurés. Séraphin est là !
Un peu timide d’abord…
… puis jouant à la star en nous tournant le dos…
… pour terminer, l’air perplexe, par un long moment d’observation (son oreille a été retenue par une branche).
Rassurés, joyeux, nous nous engageons sur le petit pont de fer en sifflotant.
En sifflotant ? Oui, nous nous préparons déjà à nos prochaines vacances à Glacier National Park, où nous devrons d’une manière ou d’une autre faire comprendre aux ours et autres que nous sommes là. Siffloter n’étant pas la meilleure solution (car les marmottes et les pikas sifflotent et sont comestibles, si vous voyez ce que je veux dire…), Stefano s’exerce et recherche un bruit (beuglement, hurlement, bêlement…) qui ne mette pas trop à contribution ses cordes vocales.
Un côté du bayou, côté petit pont de fer, par Stefano…
L’autre côté du bayou, en direction de Cinco Ranch (mais à quelques heures de marche), par MC.
Puisqu’il n’y a plus de fleurs, nous nous rabattons sur les libellules. L’ennui, avec les libellules, c’est qu’elles s’envolent !
Crapule, la libellule.
Pendant que j’essaie (vainement) d’amadouer une libellule, Stefano constate, preuve à l’appui, que les nuages font copains-copains et que leur humeur s’assombrit.
Il attrape même une famille canard. Je n’ai rien vu et la découvre à cet instant (en insérant la photo sur ce billet).
La petite île, au confluent des deux bayous.
Et puis, à peu près à l’endroit où nous avions photographié Léon le papillon, il y a 15 jours, nous croisons Gédéon.
C’est le premier de ce type que nous voyons, ever.
Dommage que nous n’ayons par réussi à la prendre avec les ailes ouvertes, elles sont bleues, comme le petit bout qu’on peut voir. Un peu comme le papillon de WordPerfect, si jamais quelque’un se rappelle de ce traitement de texte des années 1990 sans doute responsable du burn-out de quelques milliers de secrétaires. Mais heureusement, à cette époque lointaine, le burn-out n’existait pas !
Léon, jaloux, arrive et moins farouche que Gédéon, fait tout pour occuper le devant de la scène. Il y parvient aisément.
Les travaux à Cinco Ranch avancent lentement et très « incertainement » !
Néanmoins, progrès il y a : nous arrivons à traverser le bayou un poil avant le pont, sur une bande de terre vouée à disparaître à la prochaine grosse pluie.
Ici, pas besoin de saturer les couleurs : elles le sont déjà naturellement. Le vert est vraiment vert.
Et c’est là que, … en arrivant vers le petit pont de ciment qui mène au Fisherman’s trail, les nuages décident de faire tous ensemble pipi. Ils ont dû boire moult bière car les gouttes sont énormes et la pluie est dense.
Deux coups de tonnerre nous feront craindre le pire, mais non… Ouf !
Quelques dix minutes, la pluie cesse et le taux d’humidité monte allègrement à 100%. Les berges fument (et nous aussi d’ailleurs).
Nous apercevons au loin trois petites bichettes mais elles sont vraiment très loin. Point de photos montrables.
Le sol est humide et fumant lorsque nous reprenons la piste goudronnée pour rejoindre la voiture.
Cette nuit, nous pourrons dormir tranquilles : Séraphin ne s’est pas perdu !
Flore du jour
Trumpet flower.