Le cimetière Saint-Louis

Nous dormons comme des bébés… Stefano ouvre un oeil vers 8h. Nous émergeons gentiment.

Comme dit précédemment, j’ai choisi cet hôtel pour diverses raisons, dont le petit déjeuner inclus.

Toutes les tables autour de la piscine sont occupées. Tant pis.

DSC05043

Nous entrons dans le bâtiment. Et là, c’est la grosse surprise ! Nous sommes ébahis ! Nous qui avons l’habitude d’un carré de 5 mètres sur 5 avec 3 tables et 5 chaises qui se courent après avons devant nous une magnifique salle, au mur recouvert de bois sculpté, avec des vraies tasses, de vraies assiettes et enfin des vrais couverts en métal, …

Wouah… La dernière fois que nous avions eu droit à un pareil traitement c’était à Tahos, dans le Nouveau Mexique. Le choix de nourriture est vaste et chacun y trouve son compte : Luana des waffles, Stefano des céréales variées accompagnées de yaourt et moi mes habituels flocons d’avoine nature.

Nous faisons le check-out et allons poser la valise dans la voiture histoire d’avoir les mains libres.

DSC05044

Rempart Street… Une belle avenue avec quelques grands immeubles au fond pour nous rappeler que nous sommes aux Etats-Unis.

DSC05045

Dimanche matin. Lorsque nous passons la première fois, l’Eglise déverse quantité de brebis égarées, dont certaines ont dû rester dehors compte tenu du nombre et de la taille réduite de l’édifice.

Lorsque nous repassons, tout est calme, hormis des chants qui en sortent. Damn it! C’est le second service. A faire rêver un prêtre de banlieu !

DSC05048

Direction le cimetière Saint Louis, accolé à l’Eglise.

Les cimetières de la Nouvelle Orléans se visitent comme n’importe quel autre monument. Des guides les sillonnent. Des petits groupes, ici et là, écoutent attentivement les commentaires appris par cœur.

Au lieu des tombes sans relief, éparpillés dans des prés, ici, des caveaux émergent du sol, imposants. Pourquoi ? Tout simplement car la Nouvelle Orléans se situe plus bas que le niveau de la mer et recouvre des nappes phréatiques.

DSC05053

Souvent, il y a un caveau par pays, construit au 18ème et 19ème siècle.

Le caveau des italiens.

DSC05055

Sans surprise, nous constatons la présence de beaucoup de noms français. Parmi eux un Fournier, nom très répandu en France. Un des Fournier, d’ailleurs, est le père de Carrefour.

Eh oui, je suis née à Annecy – France, ville qui abrita le premier supermarché Carrefour. Mes parents nous habillaient chez Fournier, un immense (pour l’époque) magasin de vêtements, tenu par Marcel Fournier justement.

Plus que le nom, ce que j’aime sur cette photo, est la manière dont la nature reprend peu à peu du terrain.

DSC05061

Ce mur de cryptes délimite le secteur protestant du reste du cimetière.

DSC05074

Les fleurs-de-lys sont partout présentes, rappelant les racines et les origines françaises de la ville.

DSC05075

La chaleur est accablante. Les nuages s’amoncellent dans le ciel, accentuant, par l’humidité qu’ils apportent, la sensation d’écrasement.

DSC05064

L’atmosphère, en opposition, est très légère. Les gens se croisent et s’entrecroisent, se saluent d’un signe de tête ou d’un sourire. L’heure est aux chuchotements, librement choisis, car rien n’est imposé ou écrit.

Le silence règne, entrecoupé par la litanie des guides rencontrés au hasard du dédale de tombe.

DSC05056

Le style est laissé à l’imagination de tout un chacun. Pour preuve, une pyramide…

DSC05080

Certaines tombes sont décorées de colliers et de XXX tracés à gros coups de crayons. Des offrandes les plus hétéroclites s’y trouvent : mascara, gummy bears, stylos, boîtes entamées de Tic-Tac… bref, clairement des fonds de sacs à main féminins.

DSC05052

Ce sont des tombes de prêtresses vaudou célèbres.

Marie Laveau, mère et/ou filles sont enterrées ici, au cimetière Saint Louis.

P1060012

Nous aurons pu y rester encore une heure ou deux. Mais notre temps est compté.

Nous repartons en direction du quartier français.