Lors de notre arrivée à Houston, il y a exactement 140 jours, le bureau de Stefano nous a gracieusement offert un Welcome pack : à l’intérieur, en autre, se trouvait le manuel du (parfait) conducteur texan.
Nous l’avions, à l’époque, ouvert, regardé et trouvé suffisamment rébarbatif pour le refermer rapidement.
Notre permis suisse n’étant valable que 90 jours, nous avons dû quand même sortir la tête du sable et arrêter de jouer aux autruches.
Tout c’est accéléré lorsque j’ai trouvé des quiz sur Internet et lorsque Stefano a trouvé une magnifique application iPad. Notre motivation à repasser le permis de conduire (théorie plus pratique, s’il vous plaît) n’a jamais dépassé 1 sur une échelle de 20 mais au moins, avec l’iPad, c’est interactif, c’est en couleur et un peu ludique. Et encore, le 1 c’est parce que nous savons que conduire avec un permis de conduire non valable coûte, la première fois, 200 USD. Encore fallait-il se faire attraper !
Un des points bloquants était l’obtention de mon numéro de sécurité sociale, numéro que j’ai obtenu après quelques aléas. Nous n’avions donc plus d’excuses pour traîner les pieds. Enfin si un peu quand même !
Nous avons passé quelques soirées sur l’iPad, jusqu’à atteindre une moyenne générale de 95%, largement suffisante pour espérer passer la théorie dont l’obtention est fixée à 70%.
16 août 2013
Nous voici partis pour Rosenberg, quelques 30 miles au sud ouest de Sage Road pour faire notre demande de permis. A l’entrée, le système indique 199 minutes à attendre… Alors je divise 199 par 60 (car il y a 60 minutes dans une heure) et nous arrivons vite à la conclusion que nous en avons en tout cas pour 2h30 d’attente. Chic !
Heureusement, le passage obligé au comptoir du contrôle de la validité des documents apportés nous évite une attente inutile : nous échouons à l’examen car un original de carte de sécurité sociale manque l’appel. La préposée est vraiment désolée d’avoir à nous renvoyer et nous conseille de ne revenir ni un vendredi, ni un lundi. Nous prenons note et planifions notre prochaine tentative pour le mercredi suivant.
21 août 2013
Nous parton de Sage Road à 9h30. Effectivement, le parking est quasi vide. 15 minutes d’attente. Bingo. Même un peu trop court car le temps de repasser au contrôle de validité des documents, Stefano est déjà appelé.
On m’appelle quelques minutes plus tard et je tombe sur une charmante américaine qui a passé 3 semaines en Suisse il y a une vingtaine d’années. Elle en garde un souvenir extraordinaire et surtout (elle me le répétera 3 fois) les trains sont toujours à l’heure.
Nous enchaînons avec la théorie sur un PC lent comme un mammouth (sorry JP ) et un touch-screen qui n’a pas été calibré depuis longtemps : il faut toucher un 1/2 cm plus bas et plus à droite !
30 questions (seulement, au lieu des 100 ou 150 en suisse). Les premières sont faciles puis viennent celles où il faut donner des montants pour des amendes, des ages minimaux requis, des distances en pieds… Je vois les points rouges qui augmentent. J’arrive au bout : 24 justes, 6 fausses… Ouf passé !
Stefano m’a précédé de quelques minutes… Lui aussi me raconte avoir vu les points rouges augmenter et se demander Am I going to make it? Oui, passé pour lui aussi.
Nous prenons rendez-vous pour la pratique le 30 août. Nous sortons du centre à 11h, euphoriques… Nous avons notre théorie !
25 août 2013
Nous sortons rouler et faire quelques créneaux.
Car ici, les créneaux, c’est le big deal.
Pas de créneaux, pas de permis !
30 août 2013
Mais pourquoi donc suis-je aussi stressée ? Ce n’est qu’un permis de conduire, et je conduis depuis plus de 32 ans !
Bref, nous quittons la maison à 6h30 du mat’. Je passe la première, à 8h. Sachant que nous devons y être à 7h45, ne connaissant pas le trafic à cette heure matinale, nous prévoyons large.
A 7h05, nous sommes sur la parking. Le soleil se lève.
l y a déjà un file d’attente devant les portes, censées ouvrir à 7h30. Il est vrai que nous sommes vendredi et que c’est un jour de grande affluence.
Mais nous, nous n’avons pas besoin de faire la queue.
A 7h45, je dois être là, prête pour l’inspection de la voiture et le test.
7h45.
Une porte s’ouvre et quelqu’un me demande les papiers du véhicule. Le fait que ce soit une voiture de location les fait tiquer un peu et j’ai bien cru un instant me faire renvoyer. Pourtant, il y a 10 jours, nous les avions prévenus…
Néanmoins, avec un peu d’insistance, ça passe. Le premier contrôle porte sur le klaxon. Révélateur. Ici, les conducteurs klaxonnent pour un ou ou pour un non. Les clignotants, phares, feux de stops… Tout est bon.
Et c’est parti pour le test. Première épreuve : le créneau. Nous ne devons pas nous parquer entre deux voitures mais entre deux poteaux. Et contrairement à ce que des personnes nous avaient dit, nous n’avons pas la place d’y garer un semi-remorque. La voiture rentre tout juste. Après 4 manœuvres, c’est gagné.
L’étape suivante est le full stop, ce que je fais avec enthousiasme. Puis vient la balade dans le quartier, avec des stops, des left turns, des right turns, un feu, …
Moins de 10 minutes après être partie, je suis à mon point de départ. Elle me fait un briefing : pour mon créneau, je me suis garée trop près de la voiture devant (enfin du poteau), mon full stop était beaucoup trop brusque et mes left turns pas assez assurés. Je l’écoute en me disant… Mince je l’ai loupé. Elle termine en disant : you passed the test, drive safely. Yes !
C’est au tour de Stefano. Je vais me payer un Coca light au MacDo du coin (le premier dollar dépensé au MacDo de tout notre séjour) histoire d’aider mon petit ventre à déstresser un peu. Mais ce n’est pas gagné.
J’ai à peine le temps de revenir sur le parking que je reçois un message de Stefano. Il l’a, lui aussi. Oh, oui, trop bien.
Nous rentrons vers Sage Road en commentant notre test. Nous nous rendons compte que nous avons eu les mêmes réflexes.
Lorsque Stefano a freiné pour le Full Stop, l’instructeur lui a dit : « vous freinez comme votre femme ! ». Autrement dit, beaucoup trop brusquement.
Et lorsque, après avoir tourné sur une route à 4 voies, Stefano a mis sur le clignotant pour se rabattre à droite (alors qu’il fallait rester sur la voie de gauche), elle lui redit : « vous avez eu le même réflexe que votre femme… mais il faut rester sur la gauche… « . Trop drôle.
Nous comparons nos fiches et constatons qu’effectivement, elles se ressemblent beaucoup…
Nos permis seront dans la boîte aux lettres dans 15 à 21 jours… D’où le titre du billet.
Techniquement, nous l’avons, le permis de conduire, mais physiquement, c’est encore du vent !
Autoportraits du jour
