Lorsque nous parlions de notre départ prochain pour Houston, 9 fois sur 10, notre interlocuteur glissait dans la conversation un « Houston, we have a problem. »
Tout naturellement, nous partons donc, en ce samedi ensoleillé mais froid (si si froid, pas plus de 10 degrés) en direction du sud, vers le Space Center de Houston.
Si c’est une première pour moi (en fait c’est simple : n’ayant jamais mis les pieds à Houston précédemment, tout sera pour moi une première), Stefano en est à sa troisième visite.
L’entrée : deux T38 à la retraite marquent l’entrée.
Très vite, nos yeux sont irrésistiblement attirés par une silhouette aux contours familiers pour les avoir souvent vus à la télévision : la navette Endeavour.
Mon rôle de co-pilote prend fin à la seconde même où je l’aperçois et j’abandonne lâchement Stefano lors de la délicate tâche de trouver une place de parking… sur un parking semi-désert…
Bon seigneur, il ne m’en tiendra pas rigueur. Il reconnait que c’est un cas de force majeure.
Elle est tellement grande qu’il est difficile de la faire tenir dans le cadre.
Et voici un gros plan sur l’avant, et ses tuiles réfractaires en guise de bouclier thermique.
Des petits hommes verts nous séparent de l’entrée.
Et contrairement à ce qui pourrait paraître, il ne nous faudra pas plus de cinq minutes pour pénétrer dans le sanctuaire de la NASA, après une fouille très sommaire de mon sac à dos.
Et hop, nous voici tout de suite dans le vif du sujet.
Nous commençons notre visite par la découverte du cockpit de la navette Endeavour.
Et n’en déplaise aux mauvaises langues, si la photo est floue, c’est exprès. C’est pour donner une impression de mouvement. Na !
Flou (je rappelle volontaire) qui n’empêche nullement d’admirer le nombre de cadrans, leviers, boutons, jauges, …
Je saute du coq à l’âne. Ici, ce sont les toilettes.
J’ai du mal à imaginer toutes les précautions à prendre afin que rien ne s’échappe.
Puis, la tenue d’intérieur (le pyjama, quoi) et quelques casiers de rangement qui nous rappellent que nous sommes dans un avion… Certes un peu spécial, mais un avion tout de même.
Nous ressortons bientôt pour aller découvrir un des trois propulseurs.
Une vidéo explique comment l’hydrogène est mélangée à l’oxygène.
Je ne retiendrai qu’une chose : il faut 6 heures pour la réaction se mette en place.
Petit coucou à la Suisse et à sa longue tradition horlogère.
Suspendu dans l’air, le module de la mission Apollo 11 duquel est descendu le premier homme qui a marché sur la lune.
Un bypass nous permet d’éviter le théâtre et nous emmène dans une pièce sombre à l’éclairage très savamment étudié : la Starship Gallery.
En premier, un modèle réduit de la navette et de son lanceur. Le fait que la « vraie » navette soit dehors, exposée au public, est tout récent. Sa retraite date seulement de mi-2011.
Un siège éjectable.
Les sièges éjectables n’ont pas fait carrière à la NASA. Des études menées sur les pilotes qui sont sont éjectés durant la seconde guerre mondiale, laissant leur équipage mourir lors du crash, ont montrées que l’impact psychologique et le sentiment de culpabilité étaient tels que en fait, « mieux valait mourir tous ensemble ».
Il y a en partout… Du sol au plafond.
Ici, la capsule Mercury Atlas 9 « Faith 7« , pilotée par Gordon Cooper.
Là, simplement un cosmonaute (c’est un mannequin !)
Il y a même une fusée conçue par Robert H. Goddard, the Goddard Rocket. D’un premier abord elle n’a l’air de rien et je considère inutile de la prendre en photo.
Cela dit je regrette car non seulement ce fût une des premières fusées à utiliser du carburant liquide mais aussi parce qu’elle dénote délicieusement au milieu de toute cette technologie.
Une autre fusée. Moderne, elle.
Nous pénétrons dans un Skylab trainer.
C’est l’heure de la douche…
… de l’exercice…
et du travail en apesanteur.
La capsule Apollo 17, la dernière capsule qui mena des hommes sur la lune, en 1971 .
Et puis tout un espace lunaire, avec un véritable Lunar Roving Vehicle Trainer.
Magnifique !
Même si nous savons pertinemment que c’est du fake (nous sommes quand même dans un parc d’attraction), nous y sommes réellement, sur la Lune…
Thomas P. Stafford, dans sa capsule… Etroite la capsule, courageux le bonhomme.
Un peu plus loin, nous pénétrons dans un immense coffre-fort.
A l’intérieur, le laboratoire qui reçut les premiers échantillons de la lune.
Il y a même un présentoir où je peux caresser un échantillon. Ce que je fait religieusement.
J’ai touché la Lune… Je ne vais plus me laver les mains pour les 10 prochaines années.
Nous sortons de la Starship Gallery les yeux brillants et entrons sans trop nous poser de question dans un auditorium.
Les portes se ferment. L’animation s’appelle The Blast Off Theater.
Trois écrans géants nous emmènent au cœur d’un décollage d’une navette et de son lanceur. Tout y est : le bruit assourdissant, les vibrations, la fumée s’échappant des murs.
La seconde partie est plus calme. Un ingénieur de la NASA vient nous parler de l’exploration de Mars.
Nous visionnons des images envoyées par Opportunity, un véhicule lancé en 2004, prévu pour ne rester actif que quelques mois et qui, contre toute attente, est toujours en activité. C’est ce que l’on appelle un bon retour sur investissement.
Nous assistons à l’atterrissage de Curiosity. L’ingéniosité déployée est impressionnante. Les premières photos nous rappellent furieusement les rochers rouges que nous aimons si fort.
Il est temps de prendre le tram pour aller voir le centre de contrôle, le vrai, celui-là même qui en 1970 a reçu le message Houston, we have a problem, lors de la mission Apollo 13.
Deux files pour deux destinations. Le tram de notre première destination est plein, nous nous rabattons sur la seconde. Nous attendons une dizaine de minutes. Une télévision diffuse un clip : Gangnam Style, version Space center. Trop marrant. A voir absolument.
Personne ne monte dans le train sans être pris en photo : sécurité oblige.
Le train nous emmène au travers des parkings vides (nous sommes samedi) et zigzague entre les bâtiments. L’un d’eux attire notre regard…
D’autant que derrière, se dresse une fusée.
Nous passons, sans nous arrêter.
Le train nous dépose devant un bâtiment.
A l’intérieur, du matériel utilisé pour des essais et des simulations diverses.
Il y a des kilomètres et des kilomètres de câbles. Tout est répertorié. Contre les murs, des dossiers d’archive à n’en plus finir.
Mieux vaut savoir ranger sa chambre… Ici, aucun droit à l’erreur.
Souvenir, souvenir… Hey, Jonathan, c’est un écran Samsung… :-D. Tu n’étais même pas né !
Un centre de contrôle, à priori toujours actif, en témoignent les imprimantes relativement récentes.
Et enfin, un poste de pilotage pour simuler les vols.
Les lecteurs avertis décerneront sans doute deux silhouettes. Ce qu’on pourrait appeler un autoportrait manqué !
Nous reprenons notre train.
Nous nous dirigeons vers les fusées, entre-aperçues tout à l’heure.
Nous sommes à contre-jour mais je ne peux attendre.
Voici Little Joe.
Je reconnais qu’avec un peu de recul, c’est beaucoup mieux.
Merci Stefano.
Et lorsque, en plus, je peux mêler technologie et petites fleurs, je suis au paradis…
Un propulseur qui me fait penser à une corne d’abondance.
Nous entrons dans le hangar aperçu tout à l’heure. Celui là même sur lequel une fusée est dessinée.
Wouah… Il abrite une E N O R M E fusée, Saturn V.
Les propulseurs….
Mais il manque un élément de comparaison…
Ah, maintenant, c’est mieux…
Voici la première partie, construite par The Boing Company et Michoud Assembling Facility. Rien d’autre qu’un gigantesque réservoir de carburant.
Puis, un élément central, un peu plus petit, dont à la fonction identique à celle de l’élément précédent.
Ses propulseur d’abord, un poil moins impressionnants que les précédents.
Le voici dans son entier…
C’est presque comme une poupée russe.
Ne vous y trompez pas… De loin vous pourriez penser que ce n’est qu’un gros réservoir, mais les parois sont recouvertes de senseurs et des fils courent partout.
Nous arrivons au quatrième et dernier élément, surmonté de LA capsule.
Difficile d’attraper le tout.
Un mur.
Une affiche par projet Apollo. Tous les astronautes sont rentrés sains et saufs. Bravo.
Je me rappelle encore que mon père est venu nous réveiller afin que nous regardions en direct le premier homme marcher sur la lune. Le 20 juillet 1969.
Nous reprenons le tram qui nous ramène à notre point de départ. La photo prise au départ, sur un fond vert, a été agrémentée de fonds divers et variés. Piège à touristes.
Nous passons.
Le temps a filé. Il est presque 16h.
Nous nous dirigeons vers le parking.
Impossible de ne pas retourner saluer Endeavour.
Vue de l’arrière, avec un gigantesque oiseau se posant sur son aileron.
Note
Durant l’écriture de mes billets j’ai pour habitude de vérifier les informations que j’avance.
Bien m’en a pris car… je découvre… que …. non, ce n’est pas vrai.. la vraie navette est en Californie, ici, ce n’est « que » un réplicat.
Flore du jour
Autoportraits
En attendant le tram.
Avec Saturn V.
Des autoportraits, il n’y en a jamais assez…
Si si, j’vous jure !